“Dimanche” un spectacle à nul autre pareil

Mêlant théâtre gestuel, marionnettes, vidéo et trouvailles scéniques bluffantes, Dimanche est une comédie burlesque et foisonnante sur notre inertie face au dérèglement climatique. A découvrir…d'urgence !

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©Jérôme van Belle

Au départ

La compagnie Focus et la compagnie Chaliwaté se sont réunis autour d’une écriture collective en 2016. Depuis longtemps nous suivions de près le travail de nos compagnies respectives et il nous est apparu évident que nous avions une approche analogue, un goût commun pour les formes de théâtre insolites, visuelles, artisanales et poétiques.

Nous avons mutualisé nos outils au service d’une écriture mêlant le théâtre gestuel, le théâtre d’objet, la marionnette, le jeu d’acteur et la vidéo et travaillé minutieusement à créer un langage singulier, visuel et poétique qui puise sa source dans l’infra-ordinaire pour tenter de toucher à l’universel

Déroulement de l’histoire

L’histoire se déroule en trois actes traitant trois catastrophes climatiques et leurs conséquences directes sur la vie d’une famille : la hausse des températures, la violence des ouragans et les tsunamis.

Nous suivons d’une part les aventures d’une équipe de reporters animaliers à travers le monde et d’autre part la vie dans une maison, en huis clos.
Les membres de la famille sont absorbés par leur quotidien. Tout un petit monde, pour qui une fin imminente semble lointaine, absurde, irréelle. Petit à petit autour d’eux tout se transforme et s’effondre au rythme des ravages causés par les catastrophes naturelles tandis qu’ils tentent de préserver leur quotidien jusqu’à l’absurde.

Sur les routes, parcourant le monde, une équipe de trois reporters – une speakerine, un caméraman et une preneuse de son accessoiriste – témoigne de l’apocalypse naissante. Ils filment, avec les moyens du bord, les dernières espèces vivantes pour garder une trace de ce qui disparait sous leurs yeux. Ces reportages ponctuels annoncent les catastrophes naturelles à venir, et d’autre part complètent le récit en donnant un point de vue extérieur à la situation.

Les moyens dramaturgiques

L’acteur est au centre de l’histoire, il conduit le récit en passant du statut de conteur à celui de personnage ou de manipulateur.


Le corps. Nous créons des situations de jeux qui amènent les personnages à se mouvoir de façon expressive et singulière. En confrontant nos personnages à des situations physiques contraignantes telles que les forces destructrices de la nature, s’offrent à nous de formidables perspectives de jeu corporel. La partition est précise.


Le geste est pour nous un moyen singulier de créer, ensemble ou à plusieurs, des images évocatrices, suggestives et métaphoriques.

L’objet est utilisé pour sa force symbolique, subjective et métaphorique. Il peut être détourné, transformé ou être utilisé comme un « objet-raccord », créant des ponts entre les scènes. Nous passons également par l’objet pour concevoir des espaces scéniques singuliers, intérieur et extérieur, et jouer avec les différentes échelles. Ce procédé permet une écriture scénique proche d’une écriture cinématographique, utilisant les gros plans, plans larges, travellings, transpositions d’espaces, etc.


Les marionnettes sont hyperréalistes et de tailles réelles, car nous souhaitons créer « le trouble du vivant ». Elles représentent entre autres : une dame âgée, un flamand rose, un ours polaire et son petit. Elles sont
manipulées à vue, par une ou plusieurs personnes.

La vidéo est le support de l’équipe de reporters. Leurs films seront projetés sur un écran en fond de scène. Volontairement ou par hasard ils retranscrivent des images du monde extérieur, venant compléter leurs reportages réalisés en direct sur le plateau. Tous les films seront pré-réalisés essentiellement en objets et animation.


Scénographie. Férus de brocante, nous avons une tendresse et un goût particulier pour les objets insolites et anciens. Nous partons souvent des objets pour écrire les histoires. L’esthétique du spectacle s’apparentant à celle des films de Wes Anderson, de Bent Hamer et des photographies de Gregory Crawdson. Nous jouons avec les différentes échelles, créant des espaces à la fois réalistes et oniriques.